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Le pétrole définitivement « guéri » de la Covid-19 ?

Le pétrole définitivement « guéri » de la Covid-19 ?

Rédigé par H. M. / Energie / mardi, 19 octobre 2021 07:38

Rebondissement. Selon le rapport annuel de l'Opep sur les perspectives du marché pétrolier, la demande en 2021 devrait bondir de 6 millions de barils par jour (mb/j) (+6,6%) par rapport à 2020 pour atteindre 96,6 mb/j.

Le cours du baril se situe à plus de 83 dollars en ce début d’octobre. Il faut remonter à octobre 2018 pour retrouver un tel niveau. Depuis son point bas d'octobre 2020, la référence européenne a augmenté de quelque 116%. Une partie de l'appréciation de l'or noir résulte du report de la demande de gaz naturel sur le pétrole. Depuis avril 2021, les prix du gaz naturel ont flambé de 133%, ceux du charbon thermique ont bondi de 160% sur un an. Jusqu’où pourra aller cette ascension irrésistible ?

Les experts de l’industrie annoncent un prix du baril brut à 100 $ US dès cet hiver. « Je pense que c’est tout à fait possible. Et cela dépendra beaucoup du retour des voyages par avion. Le retour du transport aérien est, en fait, le facteur le plus important qui continue de peser sur les prix du pétrole », affirme Rory Johnston, directeur général et économiste de marché de la firme canadienne Price Street. Les analystes de Goldman Sachs, eux, voient le prix du baril de brut se hisser à 90 dollars avant la fin de l'année. Aussi, le déséquilibre du marché du pétrole brut ne devrait pas se résoudre à brève échéance.

Selon le rapport annuel de l'Opep sur les perspectives du marché pétrolier, la demande en 2021 devrait bondir de 6 millions de barils par jour (mb/j) (+ 6,6%) par rapport à 2020 pour atteindre 96,6 mb/j. Et les besoins devraient croître à 99,9 mb/j l'année prochaine et à 101,6 mb/j en 2023. Les mêmes projections soulignent que la demande mondiale d'énergie va passer de 275,4 millions de barils équivalents de pétrole par jour en 2020 à 303,6 mb/j en 2025. En 2045, elle devrait atteindre 352 mb/j.

Notons que la décision de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses alliés de l’accord Opep+ de maintenir son calendrier de relèvement très progressif de la production a donné un peu d’élan supplémentaire au marché.

Pour Michael Lynch, président du cabinet Strategic Energy & Economic Research (SEER), les niveaux de prix auxquels se situe actuellement l’or noir auraient été susceptibles de jouer sur la demande si le marché du gaz naturel n’était pas lui-même incandescent. Rappelons dans ce registre que le niveau de production de pétrole brut algérien augmentera de 942.000 barils/jour en ce mois d’octobre à 952.000 barils/jour en novembre, dans le cadre de la mise en oeuvre des ajustements volontaires de la production des pays Opep et non-Opep signataires de la Déclaration de coopération.

Toutefois, le prestigieux cabinet Wood Mackenzie souligne que le pétrole pourrait chuter à 10 dollars d’ici 2050 si les objectifs climatiques de l’Accord de Paris sont atteints, et la demande pourrait chuter de 70%. A ce sujet, Francis Perrin, directeur de recherche à l’Iris, indique que le pétrole « ne sera plus l’énergie reine », et précise que « de nombreux pays sont très dépendants des revenus du pétrole car ils sont producteurs et exportateurs de cette source d’énergie, qui est essentielle pour leurs économies et leurs populations. Il faudra aussi tenir compte de ce problème. Mais, en tout état de cause, ces pays doivent dès à présent travailler très dur en vue de se diversifier. Ce devrait être pour eux dès à présent une super priorité ».

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