Emploi, relancer l’activité économique, rétablir l’équilibre budgétaire, soutenir l’investissement, lutter contre le coronavirus… la liste des défis du nouveau gouvernement sous la conduite du Premier ministre Aymen Benabderrahmane, également ministre des Finances, est longue. Le nouveau staff gouvernemental est confronté à une situation des plus difficiles. Pour la résoudre, il lui faut une « baguette magique ».
Le premier défi auquel seront confrontés le Premier ministre et son staff est celui de l’absence de ressources financières nécessaires pour sauver le bateau Algérie du naufrage. Dans ce contexte marqué par l’inflation, l’érosion des réserves de change, la fragilité du tissu industriel national et la chute des recettes des exportations des hydrocarbures pour se stabiliser à 28 milliards de dollars en 2024, Aymen Benabderrahamane est appelé à mettre en avant ses compétences dans le domaine des finances pour « contourner » les effets de la crise sanitaire et financière et participer au financement du programme de la relance économique.
Son prédécesseur à la tête du gouvernement, Abdelaziz Djerad, a déjà exprimé son sentiment d’impuissance et dessine quelques points qui pourront aider le nouveau Premier ministre à sauver le bateau Algérie du naufrage. « Le poids écrasant du secteur des hydrocarbures a empêché toute diversification de l’économie, favorisé les importations par rapport aux exportations et a fini par limiter le poids du secteur industriel à seulement 7% du PIB », avoue l’ex-Premier ministre Abdelaziz Djerad. L’aveu de ce dernier a mis en exergue l’inefficacité de la politique de « diversification de l’économie nationale » adoptée par les pouvoirs publics et considérée comme l’un des objectifs majeurs dans le programme du prédisent Abdelmadjid Tebboune.
Cela pour dire que la mission d’Aymen Benabderrahmane et son staff s’annonce très difficile à réaliser dans le contexte actuel du pays. Fin connaisseur de la finance, le nouveau Premier ministre est donc appelé à trouver de nouveaux mécanismes et de nouvelles options pour le financement de la relance économique.
En effet, avant même d’entamer des réflexions pour trouver de nouvelles ressources financières pour la relance, Benabderrahmane est dans l’obligation d’accélérer la cadence des réformes du système bancaire et l’élargissement de l’assiette fiscale, notamment après l’échec des tentatives de canalisation de l’argent de l’informel et l’éradication de l’économie parallèle qui représente 50% de l’économie nationale.
Accompagnement des investisseurs sérieux
En effet, il est très difficile de parler d’une relance économique sans évoquer au passage le poids de l’importation qui empêche toute initiative visant à encourager la production nationale. Le temps est, donc, venu pour le nouveau gouvernement d’orienter sa politique économique vers l’encouragement de la production nationale et réduire la facture des importations qui « grignote » plus de 40% du budget de l’Etat. Une lourde tâche l’attend, celle de redonner confiance aux investisseurs et ce ne sera possible que par l’amélioration du climat des affaires et l’accélération de la cadence des réformes bancaires et fiscales. Certes, la mission est difficile, mais ne relève pas du domaine de l’impossible du moment où la solution dépend de l’existence d’une volonté politique réelle. C’est d’ailleurs la seule et l’unique solution pour diversifier les ressources de financement et se détacher graduellement de la rente pétrolière.
Enfin, les gouvernements se succèdent, les crises s’amoncèlent et le citoyen continue à rêver d’un avenir meilleur…