La question de l’informel a été de tout temps posée comme problématique pour l’économie nationale. Un sujet sérieux qui revient épisodiquement au devant de la scène nationale. L’Algérie a déjà entrepris de multiples mesures concrètes pour contrer les effets de l’informel, cependant, cette situation ne fait que s’aggraver en raison, entre autres, d’un manque de confiance dans le secteur bancaire et les établissements financiers du pays.
La finance islamique est venue comme la solution idoine approuvée par les experts et les observateurs de la place financière d’Alger.
La finance Hallal s’est même imposée dans le débat national comme une parade face aux réticences de l’argent informel à intégrer les circuits financiers légaux. Des banques ont ainsi pris à bras-le-corps la question en proposant de nouveaux produits adaptés à la clientèle ciblée. Le premier argentier du pays, Aymen Benabderrahmane, a annoncé récemment l’ouverture prochaine d’une cinquantaine d’agences bancaires qui proposeront des produits de la finance islamique. Dans la même lancée, le CPA banque annonce aussi avoir porté à son actif une vingtaine d'agences inaugurées en 2020. Ce qui dénote de la conscience des pouvoirs publics de la portée économique de ce créneau estimé à environ 40% du PIB.
Les aspects réglementaires ont également fait objet de lifting de sorte à ce qu’il y ait de nouveaux produits financiers conformes aux préceptes de l’Islam. Néanmoins, en dépit de toutes les mesures prises, l’essor tant attendu par ce créneau demeure timide face au potentiel qualifié par les pouvoirs publics et les experts de considérable. L’on pointe du doigt, donc, la sensibilisation qui reste encore faible au sein des milieux d’affaires pour attirer les fonds circulant en dehors des circuits bancaires. Il est également fait état des incitations qui restent méconnues voire insuffisantes aux yeux des détenteurs de l’argent informel. Parallèlement, l’Etat pourrait prendre des décisions coercitives en vue de limiter la culture du cash souvent mise à l’index dans la faible bancarisation que connaît le pays. Les mesures prises ces dernières années dans ce sens, notamment l'encouragement du e-paiement et les paiements scripturaux, ont eu des effets mi-figue mi-raisin pour de multiples raisons.
Sur un autre plan, les spécialistes préconisent aux banques de recourir à des produits d’investissements et de crédits dans le même cadre. En un mot, la diversification des produits financiers peut avoir un impact visible sur les fonds informels et, par ricochet, sur l’économie nationale.