La transition énergétique désigne une politique destinée à rationaliser la consommation en améliorant l’efficacité énergétique et à substituer les énergies renouvelables aux énergies fossiles. Elle est l’un des sujets les plus couramment évoqués en Algérie.
Le gouvernement algérien a tenté d'investir dans les énergies renouvelables solaire et éolienne afin de maintenir la durabilité de l'économie à long terme. Si elle arrive à le faire, l'Algérie deviendrait un vrai exportateur d'énergie électrique vers l'Europe et l’Afrique, vu sa situation géographique riche en ces énergies inépuisables.
La transition énergétique pour plusieurs pays, à l’instar de l'Algérie, n'est pas facultative en raison des changements internes liés à la baisse des réserves nationales de pétrole et de gaz et de l'augmentation de la demande intérieure en énergie, en plus des variables environnementaux érigés par les décisions des organisations internationales, qui stipulent la nécessité d'un engagement de tous les pays du monde à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
Les énergies renouvelables sont considérées comme l'un des sujets les plus abordés actuellement, accaparant l’attention des économistes et des politiciens dans différents pays du monde, aussi bien développés que sous-développés, car il touche l'un des secteurs stratégiques de l'économie mondiale, en plus, il s'agit de la sécurité énergétique qui fait partie intégrante de la sécurité nationale de chaque pays.
L'Algérie est considérée comme l'un des pays les plus concernés par les énergies renouvelables en raison de l'énorme potentiel dont elle dispose dans ce domaine, notamment l'énergie solaire, éolienne et photovoltaïque. En effet, elle dispose d’une moyenne de 3.000 heures d’ensoleillement par an, comme source d’énergie alternative génératrice de revenus, en sus de la forte baisse de la production d'énergie à partir de ses sources fossiles de pétrole et de gaz.
Néanmoins, l’industrie des énergies renouvelables et la mise en œuvre de ses programmes nécessitent des budgets très importants, en particulier pour les pays qui débutent dans cette expérience. Les pays riches ont alloué près de 100 milliards de dollars dans ce programme. Aussi, les énergies renouvelables nécessitent des programmes de formation, une main-d’oeuvre spécialisée et des étapes précises pour les mettre en oeuvre, à moins que le gouvernement ne soit en mesure de le fournir suffisamment maintenant, notamment à la lumière de la crise économique actuelle.
L’expérience mondiale
Plusieurs pays, à l’instar des pays d’Europe, ont fortement développé les énergies renouvelables. Selon une étude d’Eurostat, l’office statistique de l’UE situé à Luxembourg, la part d’énergie renouvelable (solaire, éolienne, biomasse, photovoltaïque, hydraulique…) a atteint en moyenne en 2018, 18% de la consommation finale d’énergie brute en Europe.
Les chiffres les plus récents de l’avancement du paquet climat-énergie 2020 montrent une progression de 0,5% par rapport à 2017, 1% par rapport à 2016, et 9,5% par rapport à 2004, année de la première mesure de ce type.
En 2018, 12 pays européens avaient déjà atteint leur objectif de 2020. La France 16,6% en 2018 sur l’objectif de 23% en 2020, l’Allemagne 16,5% en 2018, à 1,5% de l’objectif de 2020. La Suède est en tête avec 54,6% d’énergies renouvelables dans son mix énergétique, 5,6% au-dessus de son objectif initial (le plus élevé de toute l’Union européenne). Dans son rapport de l’année 2020, le forum économique mondial a classé 115 pays selon leurs indices de transition énergétique, la performance et la préparation de leurs systèmes de transition énergétique, selon plusieurs indicateurs issus de données internationales fiables pour assurer la cohérence dans la comparabilité entre les pays et dans le temps. Ces indicateurs sont standardisés et regroupés pour obtenir des scores d'ordre supérieur pour les performances et la préparation du système.
La Suède est en tête par un indice de 74.2% et de 79% de son système de performance, les Etats-Unis au rang 32 avec indice 60.7%, la Chine au rang 78 avec 50.9%. Pour les pays arabes et africains, le Maroc est classé au premier rang 51 avec un indice de 56.5%, l’Algérie au rang 83 avec 49.1% comme indice de transition énergétique et de 61% de performance de son système et 37% de l’état de préparation de son système de transition énergétique.
La situation en Algérie
Selon des données médiatiques, un retard important est enregistré dans ce programme. En effet, seuls 400 mégawatts (MW) sur les 22.000 prévus à l’horizon 2030 sont produits à partir des énergies renouvelables. Certes, selon le calendrier arrêté en 2011, on devait atteindre 650 MW en 2015 et 2.600 MW en 2020. Le remodelage de 2015 annonçait, de son côté, 4.000 MW en 2020, soit dix fois plus de la capacité atteinte jusqu’ici.
Pour le programme tracé de réalisation de 4.000 logements en 2018, seuls 600 logements dans les wilayas d’Alger et de Djelfa ont été réalisés, dont l’objectif est d’économiser 63 millions de tonnes équivalent pétrole.
Le pays totalise actuellement seulement 22 centrales de production d’électricité à base d’énergie solaire avec une capacité de 400 MW, et la production d’électricité à partir du gaz naturel a été passée de 11.000 MW en 2011 à 20.000 MW aujourd’hui. Donc, les objectifs tracés dans le programme national d’efficacité énergétique sont très loin d’être atteints.
Recommandations
Il est sage que le gouvernement s'oriente dans cette stratégie selon une politique délibérée et graduelle qui commence à employer les énergies renouvelables qui sont des énergies inépuisables comme source intégrale du secteur pétrolier, ensuite se détacher progressivement des énergies fossiles, à l’exception des domaines dont la transformation est coûteuse et nécessite des technologies de pointe.
En revanche, si le Trésor public est alimenté à nouveau par une autre source énergétique qui substitue le pétrole et le gaz, alors cela signifie que le gouvernement en Algérie s'oriente à nouveau vers la reconstruction d’un Etat rentier en passant de l'Etat basé sur les revenus pétroliers à l'Etat basé sur les revenus des énergies renouvelables.
le gouvernement algérien doit, en outre, reconsidérer la manière réelle avec une décision politique ferme, le passage de l’hypothèse (il faut) à la décision (faire) de façon à traiter ce sujet en définissant une stratégie globale et pertinente, qui comprend premièrement l'adoption des mécanismes de gouvernance dans la gestion des ressources énergétiques, qu'elles soient traditionnelles ou renouvelables, deuxièmement l'investissement dans les énergies renouvelables comme moyen de passer de l'économie rentière à l'économie productive et comme ressource pour un développement économique durable et efficace, et troisièmement l’investissement dans cette industrie pour une autosuffisance énergétique nationale, et pour forcer l’économie générale du pays vu que les relations inter-nationales aujourd'hui n'ont plus de place pour les pays faibles.