2021 apportera-t-elle de bonnes nouvelles pour un marché pétrolier fortement ébranlé par la Covid-19 ? La chute inédite de la demande liée aux mesures de confinement instaurées partout sur la planète est à mettre aux oubliettes. Pour les analystes, la nouvelle année doit être celle du rebond des cours pétroliers. Certains indicateurs permettent aux voyants de passer au vert. La consommation mondiale d'or noir pourrait revenir dès l'été prochain à son niveau d'avant la pandémie de Covid-19, soit 100 millions de barils par jour, prédisent les experts du cabinet de conseil MUFG.
Un peu plus haut que la prévision de l'Agence internationale de l'énergie qui table sur une consommation moyenne de 96 millions de barils quotidiens en 2021. Mieux, les analystes dudit Cabinet envisagent également un rebond des prix à 58 dollars en moyenne en 2021, contre 38 dollars en 2020, et à 64 dollars en fin d'année prochaine. Déjà, à fin décembre dernier, le baril de pétrole, et ce pour la première fois depuis le mois de mars, est passé au-dessus de la barre des 50$ à Londres. Une hausse qui trouve son explication, notamment, dans l’arrivée de nombreux vaccins ainsi qu’une augmentation de la demande en Inde et en Chine. Notons que le 9 novembre de l’année dernière, après que Pfizer et son partenaire allemand BioNTech ont indiqué que leur vaccin était efficace à plus de 90%, les cours ont bondi de 6%. Mais, prévient Julian Lee, analyste pétrolier chez Bloomberg, « il reste encore un long chemin à parcourir et les prochains mois seront délicats, tant pour la santé et le bien-être des gens que pour les économies du monde entier et le secteur pétrolier ». Les nouvelles souches du virus « pourraient compliquer les attentes et conduire à des clôtures plus dures qui paralyseront les perspectives de la demande de brut pour le premier trimestre », commente, de son côté, Edward Moya, analyste de marché senior chez OANDA.
Au chapitre des bonnes nouvelles, le marché pétrolier enregistre la venue du Cambodge, désormais pays producteur, qui vient d’extraire de l’or noir pour la première fois dans ses eaux territoriales. « L'année 2021 arrive (...) et nous avons reçu un énorme cadeau pour notre pays : la première production de pétrole sur notre territoire », s’est félicité le Premier-ministre cambodgien dans un message posté sur Facebook. D’autre part, il convient de souligner que les stocks devraient revenir à des niveaux plus normaux, compte tenu des efforts des membres de l’Opep+ pour ramener le marché du pétrole et le stabiliser. « Pour une fois, le fait d’avoir un cartel qui dicte les prix a payé. Il ne faut pas oublier l’impact des prix de l’énergie sur la politique monétaire mondiale, car la baisse des prix du pétrole pèse sur l’inflation », commente la revue spécialisée PFX.
Toutefois, une fois la page du coronavirus tournée, le pétrole devra composer avec le manque d’investissements dans l’exploration pétrolière, les faillites et l’épuisement des ressources qui vont s’immiscer dans le calcul des prix. D’autres incertitudes planent toujours sur le marché. Début décembre, l'Opep avait réduit ses propres perspectives de demande de pétrole en 2021. Motif ? « L'incertitude entourant l'impact de la Covid-19 et du marché du travail ».
A ces écueils, vient se greffer la nouvelle variante de la Covid-19, qui a déjà incité une quarantaine de pays à interdire les voyages en provenance de Grande-Bretagne. Une situation qui laisse présager une nouvelle vague de fermetures et de restrictions en Europe. En plus de l’impact économique, ces mesures pourraient avoir de graves conséquences sur la demande de carburants et de combustibles pour avions.