« La catastrophe climatique frappe toujours à la porte », a déclaré le patron de l’Onu. « La catastrophe climatique frappe toujours à la porte » malgré la conclusion d’un accord samedi à la COP26 de Glasgow (Royaume-Uni), a averti le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres. La conférence mondiale sur le climat a débouché sur « des pas en avant bienvenus, mais ce n’est pas assez », a estimé dans un communiqué le patron des Nations unies.
Listant les objectifs « que nous n’avons pas atteints lors de cette conférence », il évoque, notamment, « la fin des subventions aux énergies fossiles, la sortie du charbon, mettre un prix sur le carbone » et l’aide financière aux pays les plus pauvres.
« Les textes adoptés sont un compromis. Ils reflètent les intérêts, la situation, les contradictions et l’état de la volonté politique actuelle dans le monde. (...) Malheureusement, la volonté politique collective n’a pas été suffisante pour surmonter de profondes contradictions », écrit-il. « Il est temps de passer en mode ‘’urgence’’ », poursuit-il, en relevant que les engagements de réduction d’émissions actuels ne permettent pas de tenir l’objectif de l’Accord de Paris de contenir le réchauffement « bien en deçà » de 2°C par rapport à l’ère pré-industrielle, et encore moins l’objectif idéal de +1,5°C. De son côté, la coprésidente d’Ecolo, Rajae Maouane, a déclaré : « Bien qu’un pas en avant ait été fait lors de ce sommet sur le climat et que l’ambition de 1,5 degré ait été confirmée, les mesures concrètes de l’Accord ne sont pas suffisantes pour arrêter le réchauffement climatique », a-t-elle regretté.
Le dossier explosif de l'aide aux pays pauvres
L'adoption définitive du texte est intervenue à l'issue de deux semaines de négociations éprouvantes, d'un coup de marteau du président britannique de la Conférence mondiale sur le climat et après des changements de dernière minute introduits par la Chine et l'Inde sur la question des énergies fossiles. L'Inde a, en effet, demandé de modifier le texte final de l'Accord pour dire « réduire progressivement » plutôt que « éliminer progressivement » l'énergie au charbon.
Selon The Guardian, le Liechtenstein s'est dit « profondément déçu », mais « pour le bien collectif, nous devons avaler cette pilule amère ». D'autres pays ont fait part de leur déception et amertume à l'issue de cette conférence. Le Mexique s'est plaint d'un « processus non-inclusif et non-transparent ». Le président de cette COP, Alok Sharma, s'est excusé de la manière dont les tractations se sont déroulées. « Je suis profondément désolé », a-t-il déclaré les larmes aux yeux, en parlant des changements de dernière minute introduits sur la question des énergies fossiles à la demande de la Chine et de l'Inde.
Il a, néanmoins, remercié la conférence pour avoir accepté un accord « plein de sens pour notre planète et sa population ». « C'est mou, c'est faible, et l'objectif de 1,5°C est à peine en vie, mais il y a un signal sur la fin de l'ère du charbon. Et c'est important », a commenté Jennifer Morgan, patronne de Greenpeace International. Le dossier explosif de l'aide aux pays pauvres, qui a un temps semblé pouvoir faire dérailler les négociations, n'a, par contre, pas trouvé de résolution.
Echaudés par la promesse toujours non tenue des plus riches de porter à partir de 2020 leur aide climat au Sud à 100 milliards de dollars par an, les pays pauvres, les moins responsables du réchauffement mais en première ligne face à ses impacts, demandaient un financement spécifique des « pertes et préjudices » qu'ils subissent déjà. Les pays développés, au premier rang desquels les Etats-Unis, qui redoutent de possibles conséquences juridiques, s'y sont fermement opposés.
L’Algérie a appelé à la conjugaison des efforts et à des solutions « consensuelles » et « justes » face aux dangers climatiques communs. « La planète Terre appelle au secours, et afin de la sauver d'une situation catastrophique, il est impératif de combiner nos efforts et de trouver des solutions consensuelles et justes à des risques partagés », a déclaré Mme Moualfi lors de son intervention dans le cadre du deuxième segment de haut niveau du sommet de l'Onu sur le climat.
Dans ce sens, la ministre a déploré « la lenteur des négociations » et mis en garde contre « les risques d'une aggravation de la situation », faisant remarquer que « six ans après l'adoption de l'Accord de Paris, les effets du changement climatique continuent de s'intensifier ». Ainsi, elle a eu des entretiens séparés avec les ministres chargés de l'Environnement du Qatar, Abdullah Ben Abdelaziz ben Turki Al Subaie, d'Egypte, Yasmina Fouad, et de Tunisie, Leila Chikhaoui, et avec les représentants de la Convention des Nations unies pour la lutte contre la désertification, Ibrahim Thiaou, et de la Banque asiatique pour l'investissement dans les infrastructures, VP Danny et du Pnud, Achim Steiner. Mme Moualfi a évoqué avec chacun de ses interlocuteurs, la coopération bilatérale dans le domaine de l'environnement et la coordination des positions arabes et africaines sur les questions liées à la lutte contre le réchauffement climatique.