Une fois encore, le gouvernement décide une dévaluation du dinar de 15% contre le dollar américain durant la période allant de 2021 à 2023. Selon le ministère des Finances, le dollar américain coûtera 142,20 DA en 2021 pour atteindre 156,78 DA en 2023. Désormais, la monnaie nationale est condamnée à continuer dans sa chute libre durant les trois prochaines années. Cependant, deux questions s’imposent : pourquoi le dinar n’a toujours pas été apprécié à sa juste valeur ? Le dinar a-t-il encore de la valeur ? Telles sont les questions que se posent de nombreux citoyens affaiblis par les crises économiques successives qui ont touché le pays de plein fouet ces dernières années.
D’après les économistes, la dévaluation de la monnaie nationale est un mal nécessaire pour secouer les consciences et redéfinir la notion du travail. Selon ces derniers, le recours à la dévaluation de la monnaie dans des situations de crises est appréciable et ce, pour de nombreuses raisons. L’une des raisons évoquées est celle de la réduction de la facture d’importation pour encourager la production nationale et la consommation locale. Cette mesure permettra de rééquilibrer la balance commerciale et de préserver les réserves de change, à condition qu’elle soit accompagnée d’une panoplie de mesures permettant de poser les jalons d’une économie solide. Outre l’accompagnement de l’investissement sérieux local et étranger, les spécialistes insistent sur l’assainissement du climat des affaires, la lutte contre le marché de change parallèle et la modernisation du système bancaire… Sans cela, estiment-ils, l’Algérie continuera à tourner en rond.
Si sur le plan économique, la dévaluation de la monnaie nationale est appréciable, sur le plan social, les conséquences à générer par une telle décision politique auront des répercussions négatives sur les citoyens, notamment la classe ouvrière dont le pouvoir d’achat est déjà laminé. La cherté des prix des produits importés et la pénurie de certains produits fabriqués en Algérie, dont la matière première dépend de l’importation, vont créer une situation de tension dans un contexte marqué par une crise de confiance en les institutions de l’Etat. Les plus âgés ayant survécu à toutes les crises économiques que le pays avait traversées, depuis celle de l’année 1986, gardent les souvenirs de « la caisse vide » et des conséquences de la dévaluation de la monnaie nationale sur le plan social.
Enfin, la dévaluation de la monnaie contre le dollar servira à gonfler les recettes du Trésor public, mais sans apporter de la vraie valeur. En attendant la relance économique promise, le citoyen est appelé à supporter les risques d’inflation que générera la dévaluation de la monnaie nationale.