Née il y a 65 ans à Szolnok, dans le centre de la Hongrie, en plein régime communiste, Katalin Kariko grandit à Kisújszállás, où son père était boucher. Passionnée de sciences, elle débute sa carrière à 23 ans au Centre de recherches biologiques de l’université de Szeged, où elle obtient son doctorat. C’est là qu’elle commence à s’intéresser à l'acide ribonucléique (ARN) messager, des molécules qui donnent aux cellules un mode d'emploi, sous forme de code génétique, afin qu'elles produisent des protéines bienfaisantes pour notre corps. Mais dans les laboratoires hongrois, les moyens manquent.
À l’âge de 30 ans, la scientifique se fait renvoyer du Centre de recherches, comme le rappelle le site Hungarian Spectrum.
Après avoir fui la Hongrie dans les années 1980, cette biochimiste a dû se battre pour faire reconnaître l'importance de ses recherches. Katalin Kariko atterrit avec son mari et leur fillette à Philadelphie en 1985 et entre comme chercheuse à l’Université de Pennsylvanie. Début 2020, ses travaux (35 ans de recherche) sont mis à profit pour créer un vaccin anti‐Covid‐19 en seulement 250 jours. Comparativement, il a fallu 12 ans pour mettre au point celui contre la polio. Son exemple devrait, désormais, inciter nombre de femmes à la suivre ou à bénéficier de sa reconnaissance.