Tentatives de désamorcer la bombe sociale
Pour tenter de calmer les esprits, le gouvernement annonce des mesures visant à la préservation du pouvoir d’achat des citoyens, à travers l’instauration de la prime de chômage, la réduction de l’impôt sur le revenu global et la révision du point indiciaire des travailleurs de la fonction publique. Des mesures qui sont destinées, à l’origine, à préparer le terrain pour la levée des subventions de l’Etat, avant que le gouvernement ne les adapte à la situation actuelle. Autrement dit, ces mesures ont été prises avant l’arrivée de l’invité surprise : une inflation avoisinant les deux chiffres. La preuve, dans la Loi de finances 2022, le gouvernement table sur une inflation de 3,7%. La multiplication par trois du taux d’inflation réel place le gouvernement face à une situation des plus délicates.
Une inflation conjoncturelle !
En fait, les rédacteurs de la Loi de finance 2022 tablent sur un retour à la normale de l’économie mondiale durant le deuxième trimestre de l’année en cours et ce, après la reprise graduelle de l’activité économique et l’engagement des gouvernements dans le monde à maintenir l’activité malgré la menace des nouveaux variants Delta et Omicron. Mais la situation semble plus compliquée.
Les prix des produits alimentaires et agricoles gardent toujours leur rythme ascendant au niveau des bourses et atteindront des niveaux imbattables au moins jusqu’au mois de mai prochain.
Ces facteurs exogènes se sont conjugués à la dévaluation de la monnaie nationale qui a perdu 10% de sa valeur durant ces deux dernières années et la difficulté que retrouve le gouvernement dans le redressement de l’appareil économique
La situation risque de durer quelques mois encore en Algérie, où le marché est caractérisé par une augmentation générale des prix des produits agricoles, agroalimentaires, boissons, produits laitiers, pain… alors que le gouvernement est incapable de trouver des solutions à ces problématiques qui pénalisent le citoyen. Désormais, la situation ne peut retrouver son cours d’avant qu’après la maîtrise totale de la crise sanitaire au niveau mondial.
Dégonfler la bulle inflationniste à tout prix
Pour remédier à la problématique de l’inflation et la cherté des prix, le gouvernement a recouru à la politique de la répression. Au lieu de chercher à remédier le problème de sa racine en recourant à la mise en place d’une chaîne de distribution pour garantir la disponibilité des produits sur le marché et d’imposer l’ordre dans le marché, le gouvernement a choisi le chemin le plus facile, soit celui d’attaquer les spéculateurs.
Une méthode qui a démontré ses limites, puisque même après l’entrée en vigueur du nouveau texte de loi criminalisant l’acte de spéculation, la spéculation n’a pas été éradiquée. Le ministère du Commerce chargé de la régulation du marché peine à mettre de l’ordre dans le secteur et n’arrive toujours pas à faire face aux spéculateurs qui privent des millions de familles de produits de première nécessité. Enfin, si les discours des officiels prônés par les membres du gouvernement mettent en exergue l’engagement de l’Etat pour la préservation du pouvoir d’achat des Algériens, sur le terrain, la misère sociale ronge les entrailles des citoyens, dont certaines catégories risquent d’être privées de produits de première nécessité.
La lutte contre la misère sociale ce n’est pas un engagement politique, mais humain. De ce fait, tous les acteurs de la société doivent s’impliquer pour rendre le sourire à des familles entières ravagées par la misère. Espérant que l’année 2022 sera une année de la solidarité entre Algériens, car sans cela, de nombreux concitoyens vont sombrer dans l’enfer de la mendicité.