L’équilibre de la balance commerciale par la réduction des importations improductives et la promotion des exportations hors hydrocarbures vise essentiellement la promotion du produit national. Le Gouvernement, par le truchement de plusieurs facilitations et dispositifs, a vraisemblablement réussi son pari en déjouant tous les pronostics pessimistes dans ce domaine. En effet, les dernières informations actualisées font état d’un bond notable dans la réalisation des objectifs du Gouvernement ce qui laisse augurer de bonnes perspectives pour 2023.
Le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations a annoncé, par le biais du sous-directeur chargé du Suivi et de l'Appui des exportations, que « le montant des exportations hors hydrocarbures s’est chiffré à 6.6 milliards de dollars durant les onze premiers mois de 2022, soit une hausse de 36% par rapport à la même période de 2021, laquelle a enregistré 4.5 milliards de dollars. Ce responsable a souligne que le Gouvernement va mettre tout en oeuvre afin d’améliorer encore plus ce chiffre en augmentant le volume des exportations hors hydrocarbures vers 150 pays pour pouvoir atteindre les 15 milliards de dollars à la fin de l’année 2024 ». Abdelatif El Houari a fourni quelques détails relatifs aux opérations d’exportations engagées durant l’année 2021, précisant que les produits algériens ont été exportés vers 147 pays, essentiellement européens et de l’Afrique de l’Ouest et frontaliers, notamment la France, l’Italie et l’Allemagne, le Mali, le Niger, la Tunisie, le Sénégal et le Ghana. Il a déclaré, en outre, que les produits exportés étaient principalement les engrais avec 1,7 milliard de dollars (une hausse de 28%), le ciment avec 400 millions de dollars (une hausse de 93%), le fer et l’acier avec 500 millions de dollars (une hausse de 30 millions de dollars).
Dans ce même sillage, M. El Houari a révélé d’autres indications sur la nature des produits expédiés à l’étranger, dont l’emballage et carton (9 millions de dollars) et eau minérale et gazeuse (17 millions de dollars), précisant que « plusieurs nouvelles filières ont été introduites, telles que les produits finis et semi-finis, comme les produits de nettoyage et les matières plastiques ».
Cela étant, grâce à ces réalisations qualifiées de record jamais égalé en matière d’exportations hors hydrocarbures en 2022, l’excédent commercial de l’Algérie s’est élevé à 18.1 milliards de dollars , donc le Gouvernement a bien fait ses calculs propositionnels lorsqu’il a tablé sur +de 17 milliards de dollars à fin 2022. Ainsi, le taux de couverture des exportations hors hydrocarbures a atteint 11% au cours de la même période, pour la première fois depuis des décennies.
L’acte d’exporter est pratiquement défiscalisé
La Direction générale des impôts (DGI) a annoncé, dans un récent communiqué, des mesures d’accompagnement en faveur des entreprises réalisant des opérations d’exportation de biens et de services. La nouveauté pour les exportateurs est la mise en place d’une procédure simplifiée réservée aux traitements des demandes introduites par ces entreprises. La procédure en question largement simplifiée concerne l’agrément au régime des achats en franchise de TVA, le remboursement des crédits de TVA et de l’avance financière de 30%, ainsi que les attestations de situation fiscale, en cas de transfert de fonds à l’étranger en relation avec les opérations d’exportation.
De son côté, Mme Amel Abdelatif, directrice générale des impôts au ministère des Finances, s’est félicité des nouvelles mesures en faveur des opérateurs exportateurs en marge d’une journée d’étude sur les mesures prévues dans la Loi de finances 2023, organisée en collaboration avec l’Association des banques et établissements financiers (ABEF).
La Loi de finances au titre de l’exercice 2023 prévoit plusieurs facilitations et des mesures incitatives pour encourager les exportations hors hydrocarbures. « S’agissant de l’opération exportation, il faut noter que plusieurs exonérations d’impôts sont prévues », a déclaré la première responsable de la DGI, indiquant aussi que « l’exportation est pratiquement défiscalisée puisque la société exportatrice est déjà imposée à travers tous les bénéfices qu’elle a réalisés ».
Dans sa vision de mieux promouvoir l’acte d’exporter, le Gouvernement continuera à actualiser sa feuille de route dans ce sens, afin de maintenir le rythme et le taux de croissance du volume et de la valeur des exportations hors hydrocarbures et contribuer à sa promotion, par l’accompagnement des exportateurs, à travers plusieurs mesures, telles que : le traitement rapide des dossiers de remboursement d’une partie des frais de transport à travers le fonds spécial pour la promotion des exportations, la réforme du système de remboursement des frais de transport du Fonds spécial de promotion des exportations, la définition des conditions de participation des opérateurs économiques aux manifestations économiques à l’étranger, la mise en place d’un dispositif de veille économique pour capter toute opportunité d’exportation de la production nationale à valeur ajoutée avérée, adaptation aux exigences des pays importateurs, le suivi de l’examen de la problématique liée à la part de devises laissée au profit de l’exportateur, l’accompagnement des entreprises dans les processus de certification de leurs produits, le développement de l’exportation des services, notamment dans le secteur du numérique et de l’engineering, comme mentionné dans le Plan d’action du Gouvernement pour la mise en oeuvre du programme du président de la République.