Finalement, le message de juillet dernier de l’ancien ministre algérien des Affaires étrangères, Lakhdar Brahimi, à ses amis et diverses personnalités du monde arabe afin de contrer Trump et Netanyahou et leur mascarade concernant le deal du siècle est resté lettre morte. Et pour cause, les événements se sont précipités depuis pour évoluer mais dans le mauvais sens malheureusement.
Le coup de poignard dans le dos des Palestiniens
Au fil des années, le monde arabe a fini par jeter l’éponge en se désintéressant d’une manière « très sournoise », du moins concernant certains pays, de la cause palestinienne qui demeure au centre de tous les enjeux. Anwar Gargash, le ministre d’État des Affaires étrangères des Emirats arabe unis, a fait savoir à propos de l’accord de normalisation des relations avec Israël : « Nous n’avons pas perdu le moindre ami », ajoutant que les EAU soutenaient toujours « une solution à deux États et la fin de l’occupation israélienne », concernant la situation israélopalestinienne, à laquelle les accords apportent un nouveau souffle. « Nous devons ouvrir des canaux de communication, parce que l’expérience arabe de n’avoir aucune communication avec Israël n’a vraiment donné aucun résultat », a-t-il conclu.
Un gros mensonge puisque sur demande du président Mahmoud Abbas, le ministère palestinien des Affaires étrangères a décidé de rappeler immédiatement son ambassadeur aux Emirats arabes unis à la suite de l'accord de normalisation des relations israélo-émiraties.
Le Sieur Gargash pouvait trouver mieux pour justifier ce rapprochement, aujourd’hui concrétisé et apposé au bas d’un document à Washington, sous la supervision du patron de la Maison-Blanche, Donald Trump. De son côté, Netanyahou, tout heureux de son exploit, a déclaré, au lendemain de l’annonce du soi-disant accord de paix : « Je remercie le président égyptien Al-Sissi et les gouvernements d'Oman et de Bahreïn pour leur soutien au traité de paix historique entre Israël et les Émirats arabes unis, qui élargit le cercle de la paix et sera bénéfique pour toute la région. »
D’ailleurs, il n’est pas impossible de voir d’autres pays arabes emboîter le pas à leurs prédécesseurs.
Le Turquie prend la relève
Force est de constater que la Turquie est connue pour son ambivalence politique par rapport à ses relations internationales. Néanmoins, s’agissant de son soutien indéfectible à la cause palestinienne, il n’y a rien à dire. A plusieurs occasions, et à plus forte raison depuis la normalisation des relations entre Israël et certains pays du Golfe, la Turquie est l’un des premiers pays à réagir par la voix de son président.
Le président Recep Tayyip Erdogan avait déclaré : « J’ai donné des instructions à notre ministre des Affaires étrangères, j’ai dit que nous pourrions suspendre nos relations diplomatiques avec le gouvernement d’Abou Dhabi ou bien rappeler notre ambassadeur. »Auparavant, le ministère des Affaires étrangères avait accusé les Emirats de « trahir la cause palestinienne » avec cet accord.
« Nous n’avons jamais permis et ne permettrons jamais que la Palestine soit dévorée. » Aussi, pour venir en aide aux Palestiniens sur le plan politique, la Turquie a relevé le défi là où plusieurs pays arabes ont échoué.
Le Hamas et leurs rivaux du Fatah se sont entendus sur l’organisation « d’ici six mois » des premières élections palestiniennes en 15 ans. Ne dit-on pas que « A quelque chose, malheur est bon ». Justement, c’est la volonté « d’union » contre la normalisation des relations entre Israël et des pays arabes qui a poussé les deux parties au consensus. « Nous nous sommes mis d’accord pour la tenue en premier lieu des élections législatives, puis de l’élection du président de l’Autorité palestinienne et, enfin, du conseil central de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) au cours des six prochains mois », avait dit à une source médiatique, depuis Istanbul à Jibril Rajoub, un haut responsable du Fatah le 20 septembre dernier. Du reste, le ministre des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a indiqué dans ce sens, qu’Ankara était prête à participer à l’organisation des futures élections palestiniennes et à soutenir également la réconciliation des différentes factions palestiniennes, a rapporté l’agence de presse Anadolu.
« Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riad Malki, et moi-même nous nous sommes entretenus lors d’une visioconférence », a expliqué M. Cavusoglu dans un tweet.