Le gouvernement a annoncé, début de ce mois, la reconduction de la fermeture des frontières jusqu’à la fin de la crise. Entre durcissement des mesures de confinement et retour à l’activité, le gouvernement a choisi la première option. Un choix qui s’explique par les inquiétudes liées aux risques de l’apparition d’une deuxième vague de la pandémie, dont l’Organisation mondiale de la santé ne cesse de tirer la sonnette d’alarme. Les voyageurs s’interrogent sur la durée que devra prendre cette situation. Pour le moment, il n’existe aucune réponse définitive à cette question. Le gouvernement n’a donné aucune date pour un retour à une vie presque normale. Faute d’alternative, les voyageurs peuvent profiter de passer l’été tranquillement sur le territoire national.
« A quelque chose malheur est bon », dit l’adage. En attendant la réouverture des frontières, les Algériens peuvent profiter de cette occasion qui se présente à eux pour découvrir les paysages féeriques et les sites touristiques que recèle notre pays. Les autorités publiques doivent également profiter de ce « malheur » pour réussir à « vendre » l’image de l’Algérie aux Algériens, notamment pour ceux qui sont impactés par la crise sanitaire et qui sont dans l’obligation de sacrifier les vacances d’été à l’étranger, en raison de la baisse imprévue de leurs revenus en cette période de confinement où l’activité économique est réduite à l’essentiel. C’est l’occasion ou jamais pour repenser la politique de développement du tourisme domestique et de la transformer en vecteur de richesse.
Par ailleurs, le maintien de la fermeture des frontières n’a pas uniquement laissé un impact psychologique sur les voyageurs. Des entreprises actives dans le domaine ont le moral au plus bas ces derniers temps. Les compagnies de transport de voyageurs et les agences des voyages souffrent le martyre et attendent impatiemment la réouverture des frontières pour sauver l’année, comme c’est bien le cas des deux compagnies publiques de transports aérien et maritime, dont les charges alourdissent leurs ardoises.
La compagnie nationale aérienne de transport de voyageurs Air Algérie, qui souffre de difficultés financières bien avant même l’instauration des mesures de confinement le mois de mars dernier, voit aujourd’hui sa situation se compliquer davantage, après la reconduction de la décision de fermeture des frontières. Ses responsables déplorent des pertes avoisinant les 40 milliards de dinars depuis le mois de mars dernier. La compagnie maritime de transport de voyageurs l'ENTMV fait, quant à elle, état d’un manque à gagner de près de 3 milliards de dinars.