Difficultés à relancer l’appareil économique en léthargie, fluctuation des prix du pétrole sur le marché international, chute vertigineuse des réserves de change pour se stabiliser autour de 47 milliards de dollars, soit 16 mois d’importation, dévaluation de la monnaie nationale et, enfin, réduction des dépenses de l’Etat. Désormais, le pays se dirige vers une période de « récession économique ».
En d’autres termes, les crises se multiplient, de politique à sanitaire, engendrant sur leur passage une crise économique difficile à gérer, et le citoyen continuera à subir les conséquences des échecs des politiques publiques adoptées par les gouvernements successifs depuis l’indépendance du pays.
Face à cette situation que traverse le pays, le gouvernement Djerad tente un discours « optimiste » et « rassurant » pour réduire l’impact psychologique de ces crises qui se succèdent dans la société, mais entre discours officiel et réalité du terrain, l’écart est aussi immense que le désert algérien.
A la recherche de niches de croissance
Fortement impactée par les crises sanitaire et financière, l’Algérie tente difficilement de se relever, comme l’indiquent les chiffres avancés dans le Projet de loi de finances 2021 qui prévoit un déficit budgétaire de 17% du PIB. La situation économique du pays s’est aggravée par l’apparition de la crise sanitaire qui a réduit à moitié les ressources financières du pays en raison de la fluctuation des prix du pétrole sur le marché international, principale ressource de financement du Trésor public.
Pour tenter une relance de l’appareil économique réussie, le gouvernement annonce une panoplie de mesures permettant d’accompagner les opérateurs économiques et l’encouragement de l’acte d’investissement, en leur accordant des facilitations pour la relance de l’activité. Un fonds spécial a été créé pour encourager, notamment, la création des start-up et des PME, principal moteur de la croissance économique. Il semblerait que cette fois-ci, le gouvernement, même tardivement, a saisi l’importance de se retourner vers l’investissement, sérieux, privé pour le développement économique du pays.
Pour cela, il annonce un programme ambitieux, mais sa réalisation exige des sommes importantes dont le gouvernement ne dispose pas, et les entreprises sur lesquelles il comptait pour tirer la croissance vers le haut luttent pour leur survie. Tout cela pour dire que le taux de croissance de 3,4% prévu dans le Projet de loi de finances 2021 relève du domaine de l’impossible, et le taux d’inflation sera encore plus important en raison de la dévaluation continue de la monnaie nationale et de la réduction des importations.
Plan de rigueur, est-ce le début des réformes douloureuses ?
En fait, de nombreux économistes ont déjà appelé par le passé le gouvernement à réduire le champ d’intervention de l’Etat dans la chaîne économique aux secteurs stratégiques et de libérer les initiatives privées. Un appel qui, semble-t-il, a trouvé écho cette fois-ci.
Dans le Projet de la loi de finances 2021, le gouvernement affiche clairement son ambition d’abandonner graduellement le « modèle social » adopté depuis l’indépendance du pays et qui a démontré ses limites. Parmi les mesures annoncées, la dévaluation de la monnaie nationale par rapport au dollar américain, la réduction des dépenses de l’Etat et la réduction des importations. Autrement dit, le gouvernement annonce le début de l’application d’un plan de rigueur ou d’austérité qui ne dit pas son nom.
Enfin, la question qui se pose : le gouvernement va-t-il réussir à marquer la rupture avec le système économique ancien et mener des réformes douloureuses sans provoquer des tensions sociales ? Les jours à venir répondront à cette question.