Comme un tsunami que personne n’attendait, le virus a tout dévasté sur son passage, provoquant une crise économique inédite au niveau mondial ainsi qu’un bouleversement sans précédent dans la vie sociale des petites gens. Vraisemblablement, les dirigeants des pays ont été pris de court, parfois se trouvant dépassés par les événements causés par l’invité surprise et la rapidité de la propagation du Covid-19, d’où les premiers effets sur le mode de gestion de leur économie. Ainsi, il fallait parer au plus pressant et réagir en conséquence pour contenir les contrecoups de la crise et des dérèglements qui allaient apparaître dans pareille situation.
Après avoir annoncé que l'Etat a pris des mesures urgentes et préventives à même de pouvoir faire face, de manière efficace, à cette épidémie, la santé étant pour l'homme le plus précieux des bienfaits, le président de la République a pris des mesures entrant dans le cadre des consultations avec les membres du gouvernement pour étudier les effets de la pandémie sur le secteur économique.
Des concertations sectorielles sur l’impact économique de la pandémie de Covid-19
L’Algérie n’a pas attendu l’avènement de la pandémie pour commencer à planifier le redressement de son économie, puisque dès sa prise de fonction à la tête de l’Etat, le président de la République a insisté sur l’urgence de réformer l’économie nationale. Quelques semaines après avoir constaté les premières répercussions négatives de l’impact du coronavirus sur l’économie, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a instruit les membres du gouvernement de lancer des concertations sectorielles avec les organisations patronales et les syndicats pour évaluer et contenir l’impact de la pandémie de Covid-19 sur l’entreprise et la vie économique, comme ordonné par Abdelmadjid Tebboune.
Dans sa correspondance, le Premier ministre a souligné que « les membres du gouvernement sont instruits de procéder, en application des instructions du Président de la République, chacun dans son domaine d’activité, à une consultation avec les organisations patronales et les syndicats des travailleurs activant dans le monde économique, autour de la problématique de l’atténuation des effets induits par les mesures de prévention et de lutte contre le coronavirus ». Le chef du gouvernement a souligné dans ce contexte que les mesures prises par les pouvoirs publics pour la prévention et la lutte contre la pandémie impactent directement la vie économique et l’emploi, ce qui nécessite une « solidarité nationale d’envergure » pour le maintien de l’activité économique, la préservation de l’emploi et la prise par l’Etat de mesures de régulation rendues nécessaires par cette conjoncture.
M. Djerad a également rappelé les différentes mesures déjà mises en oeuvre par les pouvoirs publics dans les domaines bancaire, fiscal, parafiscal et des marchés publics. Toutefois, l’effort commun devra s’orienter d’abord vers l’évaluation, par secteur d’activité, des impacts de la crise sanitaire sur la situation financière et de l’emploi des entreprises.
La concertation devra être focalisée également sur le maintien de l’activité économique dans le strict respect des mesures de prévention et de lutte contre le coronavirus ainsi que la prise de mesures pour la survie des entreprises impactées et la préservation de l’outil national de production et de réalisation.
Abordant l’objet relatif aux modalités de mobilisation et de gestion de la sphère économique face à cette conjoncture exceptionnelle que traverse le pays, afin de sauvegarder l’emploi et préparer la reprise de la croissance, l’instruction du Premier ministre accorde un intérêt particulier à cette question très préoccupante pour les pouvoirs publics. Les recommandations issues de cette concertation revêtent un caractère astreignant dans la mesure où elles seront soumises aux hautes autorités du pays pour approbation et mise en oeuvre.
Les propositions des organisations patronales et des syndicats
Après avoir contribué, comme il se doit, aux efforts à la réussite de l’action de la solidarité nationale, les organisations patronales et des syndicats ont mis à la disposition des décideurs des solutions appropriées, chacun dans son domaine d’activité, tout en restant engagé dans la réflexion globale sur la situation des entreprises en difficulté. Aux yeux des responsables d’entreprises, les soucis les plus importants demeurent, avant tout, ceux de la maîtrise du phénomène du chômage qui guette des millions de travailleurs à travers le pays, ainsi que le redressement de l’économie nationale dans les mois à venir et les prochaines années.
Du reste, faire d’une pierre deux coups, autrement dit, préserver les postes de travail et la pérennité des entreprises est un enjeu majeur et pour les gouvernants et pour le monde des entreprises. A propos des doléances de certains syndicats, à l’image du Syndicat national des agences de tourisme et de voyages (Snav), ce dernier a appelé à l'adoption d'un plan national de sauvetage du secteur, paralysé du fait de la propagation de la pandémie de Covid-19 et ce, à travers l'application d'exonérations fiscales et bancaires et la création d'un fonds de garantie pour aider les agences impactées particulièrement par la crise de coronavirus, a déclaré son secrétaire général, Liès Snouci.
Ce plan, visant « à sortir de cette situation critique avec un minimum de pertes et à se préparer pour l'après-pandémie Covid-19 » a été transmis à toutes les autorités et instances concernées, dont la cellule de crise installée au Premier ministère ainsi que le ministère du Tourisme et celui des Transports, a précisé le SG du Snav. Sur un autre registre, la question du secteur informel ne doit pas être éludée car elle représente une grande importance pour la survie de cette catégorie des ménages qui risquent de ne plus retrouver leur gagne-pain exclusif.